#19 Créer une communauté d’indépendants experts du produit : le cas Mozza

Dans ce nouvel épisode de Community Centric, on reçoit Adrien Montcoudiol, le fondateur dy Product Studio Mozza. Mozza réunit les meilleurs indépendants spécialisés dans la stratégie produit et le product design. 

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Adrien est un véritable « community guy » de la première heure, et a déjà créé de nombreux collectifs d’entrepreneurs (Start me Up) et de freelances (Mangrove). Au micro du podcast, il nous raconte la genèse du projet Mozza et nous partage ses bonnes pratiques pour fédérer une communauté de profils variés et dispersés un peu partout en Europe. 

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Créer une communauté internationale d’indépendants experts

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En 2016, Adrien décide de monter Mangrove, une organisation proposant une réelle alternative au CDI traditionnel. Plus horizontale et flexible, la communauté est une des premières à explorer le sujet (désormais tendance) du coliving et à créer des retraites avec ses membres partout dans le monde. 

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Adrien reprend d’ailleurs ce concept pour Mozza, tout en se spécialisant sur une verticale métier - celle du produit. L’organisation change et devient une entreprise avec un réel modèle économique. En effet, Mangrove n’a jamais vraiment trouvé son modèle. Des contributions sous forme de points existent pour motiver les membres à s’engager. Mais au final, c’est toujours le même noyau dur de 15 personnes qui s’investissent réellement dans la communauté, comme Adrien en a fait le constat. 

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Avec Mozza, qui travaille avec des entreprises clientes de manière organisée, on passe donc à un modèle plus structuré et à un collectif qui génère des revenus conséquents.Les membres travaillent désormais ensemble sur des projets communs, ce qui permet de créer une réelle dynamique de collaboration et de lutter contre la solitude souvent ressentie par les indépendants. 

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Cela offre aussi à Mozza une réelle traction business et un beau portfolio de clients, comme Aircall ou Heetch. 

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Mais d’abord… Mozza, c’est quoi ?

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Mozza, c’est un product studio qui crée des produits « de 0 à 1 », comme nous l’explique Adrien. La communauté aide ainsi des entrepreneurs au début de leur aventure à poser les bases de leur produit. Si ce domaine est encore très nouveau en France, il permet, quand il est bien maîtrisé, de propulser une startup en matérialisant l’innovation pensée par les fondateurs. 

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Le product studio Mozza met à la disposition des fondateurs (et des scale-ups) des équipes qui ont déjà créé des produits dans leur industrie. Le modèle de Mozza prend ainsi tout son sens et permet aux startups de travailler avec des profils seniors (qui ont au moins 8 ans d’expérience) spécialistes de la fintech, par exemple. Des talents qui signent rarement sur les tout débuts d’une aventure entrepreneuriale ou dans une entreprise traditionnelle. Au sein de Mozza, ils peuvent non seulement s’impliquer sur de beaux projets, mais aussi garder leur liberté et choisir les missions qui les passionnent réellement. 

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Comment sélectionner des profils à la fois techniques et communautaires pour son collectif ?

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Comme pour le collectif Cosme, l’enjeu de Mozza et de trouver de nouveaux membres qui possèdent à la fois des compétences techniques dans le produit, mais aussi une réelle appétence communautaire. La qualité de la communauté dépend en effet de l’expertise de ses membres et du match avec la culture interne, structurée autour de valeurs comme la collaboration, l’entraide et l’envie de travailler collectivement. 

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Le premier volet technique est validé en étudiant l’expérience des membres et leur portfolio. Beaucoup de nouveaux sont par ailleurs référés par les anciens, ce qui permet de créer un réel lien de confiance. Pour ce qui est du match communautaire, Adrien explique être particulièrement attentif aux premières missions, pour s’assurer qu’il y ait un réel alignement entre le freelance et les valeurs de Mozza. 

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Au final, le profil des nouveaux arrivants peut se classer dans deux typologiques de membres : 

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• Des pros (seniors) du produits qui veulent gagner en liberté, se rapprocher de leur famille ou adopter un mode de travail plus flexible ;
• Des personnes qui souhaitent faire une pause entre deux emplois ou deux projets entrepreneuriaux en testant le freelancing. 

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Comment traduire ses valeurs en expérience communautaire ?

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Chez Mozza, les valeurs de la communauté sont la combinaison d’une passion pour les métiers du produit et l’envie de travailler dans une ambiance communautaire et stimulante. C’est d’ailleurs un peu le filtre de recrutement d’Adrien : cette envie (et capacité) de bosser à plusieurs, dans la bonne humeur. Avec un nom comme Mozza et un fromage sur pattes comme logo, le ton est donné. Dans cette communauté, on travaille sérieusement, mais on ne se prend pas pour autant au sérieux. 

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Adrien nous partage sa secret sauce pour organiser les missions en interne et faciliter la collaboration entre ses membres. 

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• Le premier ingrédient est un cadre rassurant, qui crée une réelle confiance entre les indépendants et leurs clients tout au long de la mission. Pour cela, Mozza capitalise sur l’expérience de ses membres et une méthodologie pour bien structurer chaque projet.
• Le second ingrédient, c’est l’accompagnement. Pour aider les membres à naviguer dans cet environnement nouveau et leur permettre de monter en compétences sur des enjeux clés (comme la création de confiance avec les clients), le studio organise des formations. 

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Comment engager les membres d’un collectif ?

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En règle générale, tous les membres de Mozza mettent beaucoup d'intensité dans leur quotidien professionnelles. Et pour encourager cet engagement collectif, Mozza mise notamment sur ses animations communautaires : 

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• Un call tous les lundis, pour partager les updates (missions, events, projets développés) et des micro apprentissages. Deux membres prennent 10 minutes pour transmettre leurs découvertes récentes ou leurs passions, et en faire profiter le reste de la communauté au passage ;
• Des ateliers durant lesquels les membres partagent un retour d’expérience, des projets passés, etc ;
• Des apéros à Paris et à Lisbonne tous les mois ; 
• Une retraite dans une maison au bord de la mer ou à la montagne tous les trimestres ;
• La trattoria de fin Mars : un hackathon où pendant 5 jours, les membres du collectif créent des produits ensemble. 

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Tout l’enjeu est de trouver un équilibre entre vie online et vie offline pour le collectif. Si Mozza s’est structuré autour de grosses villes comme Paris et Lisbonne, Adrien ne veut pas pour autant que les membres vivant ailleurs se sentent délaissés.  

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Pour les motiver, il a ainsi développé des outils. Par exemple, un bot Slack permettant de gagner des tacos virtuels, que l’on peut ensuite échanger contre des goodies (une belle chambre à la retraite suivante, un bob Mozza, etc).

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Les futurs défis dans le développement de la communauté Mozza

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Le premier défi de Mozza, identifié par Adrien, est de se développer sur le long terme. Il a en effet fait le choix de ne pas lever de fonds pour garantir un ownership complet sur sa feuille de route et préserver l’essence communautaire du studio. Parmi ses autres défis, celui de diversifier sa communauté (initialement très masculine) et de trouver le bon modèle économique.

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Ses enjeux pour le futur sont plutôt l’internationalisation. Si Mozza se veut un écosystème européen de talents, 95 % des membres sont aujourd’hui francophones. Mais les choses évoluent progressivement avec l’arrivée de premiers indépendants argentins. À mesure que l’organisation se développe, Adrien sait qu’il devra également être vigilant pour garder les liens et le niveau de cohésion et d’implication qui fait la force de Mozza.

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