Episode #8

#8 - Le métier de Community Builder, qu’est-ce que c’est ?

Alexandre Louapre, co-fondateur de Komuno et expert en communautés
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Pour clôturer cette première saison de Community Centric, Alexandre Louapre, co-fondateur de Komuno, se prête à nouveau à l’exercice des questions / réponses avec Noémie ! Au programme de cette semaine, on discute ensemble du rôle ô combien essentiel du Communities Builder pour lancer, accompagner et cultiver la communauté. Quel est le rôle du Community Builder au quotidien? En quoi est-il différent des autres? Et quelles qualités sont nécessaires pour animer une communauté ? Alex a plus de quatre ans de bouteille sur le sujet et il nous partage son retour d'expérience sur ce nouveau métier sans tabou...



Les temps forts ⏰


01:26 - 03:49 : De Nike à l’univers de la tech : des expériences communautaires variées

03:50 - 06:16 : L’importance croissante du Community Builder au sein des entreprises

06:17 - 08:21 : Social Media Manager, Community Manager, Community Builder… Quelle est la différence ?

08:22 - 10:00 : Les responsabilités du Community Builder

10:01 - 11:25 : Peut-on être Community Builder et introverti ?

11:26 - 13:44 : L’humain au coeur des considérations

13:45 - 15:53 : Un métier de plus en plus demandé


La punchline de l’épisode 🥊


“C’est un poste qui, à mon avis, demande d'être assez polyvalent, il faut quand même être assez débrouillard, avoir un esprit entrepreneurial. Tu dois être capable de monter un événement et à côté de ça, d'automatiser des séquences d’onboarding, gérer des outils, monter des campagnes… Ce sont des responsabilités très larges.”


De Nike à l’univers tech : des expériences communautaires variées


Dans la première saison du podcast Community Centric, nous avons abordé le sujet de la communauté sous de nombreux angles, mais nous n’avons que très peu parlé de la personne qui fait fonctionner cette communauté. 


Pourtant, le Community Builder est le centre névralgique de toute communauté qui marche ! C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’explorer ce sujet plus en détail avec Alexandre Louapre, le co-fondateur de Komuno, qui exerce ce métier depuis maintenant plus de 7 ans…


Après avoir travaillé à fédérer la communauté de la marque Nike, et travaillé pour plusieurs autres organisations en tant que freelance, Alex rejoint la plateforme de mise en relation entre freelances et entreprises Crème de la crème, en tant que Head of Community. En quelques années, il a construit pour Crème une communauté ultra-engagée de plus de 7,000 personnes ! 





L’importance croissante du Community Builder au sein des entreprises


Pour Alex, le rôle de Community Builder est un métier dont on ne parle pas encore énormément, notamment en France. Il commence cependant à attirer l’attention dans l’univers de la tech et des startups, dans lequel on parle de plus en plus de communautés de marques. Quoi qu’il en soit, il n’existe pas de réel consensus sur le scope de ce nouvel élément stratégique dans les entreprises...


Alex profite du podcast pour expliquer sa vision : “Le Community Builder occupe un poste central pour tous les sujets de communauté, mais peut avoir un rôle différent en fonction des entreprises. Dans certaines, il est rattaché à une équipe marketing, tandis que dans d'autres, il va être au Comex. Il y a de plus en plus de VP Community qui ont des rôles très importants au sein des entreprises, et qui sont au cœur de tout un tas de sujets stratégiques pour l'entreprise.”


Dans ce second cas de figure, la communauté est en général en plein cœur du modèle économique de l’entreprise. C’est par exemple le cas de Duolingo, une application aidant ses utilisateurs à apprendre de nouvelles langues. Pour Duolingo, la communauté est un enjeu central, car les trois quarts des cours sont créés par cette communauté. C’est la raison pour laquelle l’application a choisi de nominer un VP Communauté, qui est également au board.


Community Manager, Community Builder… Quelle est la différence ?


Dans l’univers communautaire, difficile de définir le scope du Community Builder… À commencer par la dénomination qu’on donne à ce métier ! Pour certaines, on parle de Community Developer, pour d’autres de Community Manager… Parfois même, on confond ce métier avec celui de Social Media Manager !


Avec Alex, on essaie donc dans l’épisode de faire la différence entre ces différentes terminologies, et d’identifier les vraies responsabilités d’un Community Builder. 


Comme le résume Alexandre, “la manière dont je l'explique de mon côté, c'est que le Community Builder va parler aux utilisateurs qui te connaissent déjà sur le web. I va davantage créer une communauté de membres déjà associés à une marque, tandis que le Community Manager va être la voix de ta marque à l'extérieur, principalement sur les réseaux sociaux.”


Comme il le précise également, “il faut savoir que le Community Builder, sur le papier en tout cas, ne va pas forcément avoir cette compétence de communication sur les réseaux sociaux qui nécessite une tonalité très spéciale et une connaissance des codes très spécifiques en fonction du réseau social que tu veux adresser.”


Le Community Builder, lui, selon Alex, a une approche différente de la communication Il s’exprime avec une tonalité qui est propre aux utilisateurs de sa communauté, dans des cercles généralement plus privés, voire même fermés. 


Pour ce qui est du Social Media Manager, Alexandre considère qu’il n’y a pas de réelle différence entre ce titre et celui de Community Manager. Comme il l’explique, cette nomination tient plutôt d'une évolution du terme qui s'est faite lorsque les réseaux sociaux n'ont plus été forcément les seuls canaux sur lesquels les entreprises étaient présentes. Le Community Manager est ainsi la V2 du Social Media Manager. 


Les responsabilités du Community Builder


Comme nous l’avons abordé ensemble dans l’interview, les responsabilités d’un Community Builder évoluent largement en fonction de la typologie de son entreprise, de sa communauté, mais aussi de son marché.


Si Alex devait dresser une fiche métier précise des compétences généralement associées au Community Builder, elles se résument à trois leviers principaux : 

  • le ‘one-to-one’, ou la capacité à gérer des échanges avec ses membres, à énormément communiquer avec eux, surtout aux débuts de la communauté. Pour y arriver, il est essentiel d’avoir de bonnes compétences en termes de communication, d’être assez sociable. 
  • l’aisance avec les outils digitaux et l’animation en ligne. Le Community Builder est souvent amené à gérer un espace en ligne, que ce soit un groupe Facebook, un espace Slack ou autre.
  • l’organisation évènementielle. En parallèle des actions en ligne, le Community Builder doit souvent organiser des événements (allant de workshops privés en petit comité à l’orga de conférences ou meetups de plusieurs centaines de participants !)


Peut-on être Community Builder et introverti ?


On imagine souvent les responsables de communautés (et les animateurs de réseaux sociaux) comme des personnes très extraverties, à l’aise avec les prises de parole, très confiantes… Pourtant, pour être un bon Community Builder, il n’y a pas besoin d’avoir ces compétences. 


Quand on demande à Alex si on peut être Community Builder et introverti, il répond sans hésiter : “je connais vraiment beaucoup de Community Builders qui sont plutôt plutôt introvertis. Ce n’est pas un problème, mais il faut quand même aimer les gens. De manière générale, c'est sûr que c'est un métier dans lequel on est beaucoup en interaction avec les gens. Et notre but, c'est d'être des fédérateurs. Mais tu peux être un fédérateur de l'ombre, c'est-à-dire sans vouloir être sur le devant de la scène, et simplement rester celui qui pose les murs, les bases de l'espace sur lesquelles vont se retrouver les membres.


L’humain au coeur des considérations


Au-delà de l’appétence à échanger avec les membres de la communauté, le poste demande selon Alexandre des compétences variées. Comme il l’explique, il faut à la fois être capable de penser la stratégie communautaire, mais aussi d’être en permanence dans l’action, en organisant des campagnes, créant des séquences d’emailing, échangeant avec les membres ou encore en organisant des événements. 


Les missions étant très larges, cela demande des compétences polyvalentes. C’est la raison pour laquelle, selon Alex, le recrutement se base plus sur l’individu que sur ses compétences clés. 


Il témoigne de sa propre expérience chez Crème de la crème : “ma vision, et la manière dont j'ai recruté jusqu'à présent dans mes équipes, c'était vraiment de me baser sur l'humain plus que sur les compétences. À l'époque, j'avais dans mon équipe une personne qui sortait de droit, une autre qui était en fac de biologie, une autre qui était en école de commerce... 


L’essentiel n’est donc pas d’avoir suivi une formation spécifique ou de témoigner de compétences particulières, mais plutôt d’être bien organisé. Alexandre insiste sur ce point : “l'organisation, c'est ultra important dans ce poste, parce que sa particularité, c'est qu’il y a des phases où tu vas construire des projets. Tu vas vraiment être en mode projet, lancer de nouvelles initiatives. Mais à côté de ça, tu vas aussi avoir des phases de run, durant lesquelles tu dois organiser des événements que tu vas lancer. Donc, il y a cette particularité du poste qui demande de savoir gérer des projets plus ou moins gros selon la période, et de toujours avoir cette phase de run en parallèle, avec des tâches quotidiennes.


Un métier de plus en plus demandé


Aujourd’hui, le sujet des communautés de marque est en plein essor. La capacité à créer et gérer une communauté est une compétence qui est désormais recherchée dans les entreprises. Mais malheureusement, il n'existe pas encore vraiment de formation dédiée au métier naissant de Community Builder. La plupart des responsables de communautés en entreprise aujourd’hui ont en effet appris sur le tas ! 


Selon Alex, il existe cependant de nombreuses offres et de nombreux contenus qui se créent aujourd’hui, pour aider les Community Builders en herbe à se lancer. Il se rappelle : “là où il y a 4, 5 ans, je galérais vraiment pour prendre un café avec quelqu'un qui faisait à peu près le même métier que moi, aujourd'hui, on est quand même au moins une centaine à faire ça en France. Donc, un des premiers conseils que je pourrais donner à un jeune Community Builder, c'est d'aller discuter avec des gens qui, sur le papier, sont dans une boîte plutôt similaire, pour échanger des idées et des conseils.


Quelle que soit votre situation, Alex conseille de se lancer dans l’aventure communautaire, qui est pour lui une expérience unique ! “C'est vraiment quelque chose qui apporte énormément et qui crée de la sérendipité, qui permet de progresser de manière exponentielle dans sa carrière. S'exposer à des écosystèmes et des communautés permet de grandir dix fois plus vite.


Et bien sûr, pour vous former, il y a la formation Komuno ! Notre ambition est en effet de faire gagner 3 à 4 ans aux Community Builders entrant en poste, grâce à une formation qui condense en 6 semaines les insights des meilleurs Community People de France.

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